Descris des pleurs pour moins de douleur Ton indifférence m’est la pire des souffrances A ce silence Si tu pars je ne reste pas Si t’abandonnes, je baisse les bras Surtout ne m’en veux pas
Quiest fidèle par indifférence, c'est la fidélité la plus sûre ! Charles Régismanset ; Les nouvelles contradictions (1939) L'indifférence est ce que le beau sexe pardonne le moins aux hommes. Henri-Frédéric Amiel ; Journal intime, le 25 juillet 1852. Quand je n'aime plus je deviens méchant.
LIndifférence. Nous ne devrions pas craindre "La Différence"  Le plus à craindre c'est : L'indifference  154 | 711 | 0. Commenter # Posté le mardi 29 mai 2012 22:39. Commentaires; Kiffs; Remix; Commenter N'oublie pas que les propos injurieux, racistes, etc. sont interdits par les conditions générales d'utilisation de Skyrock et que tu peux être identifié par
Audésert de l´indifférence C´est la voix d´un peuple épuisé De ses femmes paralysées Qui revivent en un seul regard Tout ce que leur cœur a pu voir C´était hier, c´était ailleurs On disait "C´était une erreur" C´est là tout près, c´est maintenant Et je rêve pour ces enfants D´un pays libre sur la Terre A des milliers d´années-lumière De ces uniformes barbares De la
Quandon est loin et puis seule et l'indifférence (?) En silence En silence En silence On se rapproche quand on a le cœur qui flanche Ta présence Ta présence Ta présence Bien trop de fois ne sait pas faire la différence L'assurance L'assurance Du lendemain C'est trois fois rien C'est trois fois rien Cela s'appelle la confiance Cela s'appelle La confiance Transcripteur :
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Lesécrasait. Impossible de dire de quelle maison ça venait. Il y a eu un imperceptible temps de silence et ils ont bien cru que c'était fini. Mais alors ce sont les chansons qui sont arrivées dans une respiration d'avalanche. À pleins décibels. À ne plus pouvoir s'entendre. « Mais, c'est pas possible ! On va appeler les gendarmes, si
Lindifférence, l'indifférence L'indifférence C'est tout ce qu'il reste à présent De cet amour tendre et violent En [] - Charles Aznavour
Dece qui est, de ce qui fut Il reste à nos amours perdus Dans leur silence L'indifférence Ce qui devait être un chef-d'oeuvre Notre amour Je ne sais par quel manoeuvre Fut un four Nous
Epw7qyx. Le Monde Afrique L’ancienne base militaire est devenue un passage obligé pour toute la jeunesse érythréenne, où lui est inculqué l’amour de la patrie. Mohammed-Ali n’a pas pleuré le jour du départ pour Sawa. Il a vu pourtant les mères secouées de sanglots et entendu les gémissements des pères quand a sonné l’heure. Mais le jeune Erythréen est monté sans une larme dans le bus en compagnie de ses camarades, filles et garçons silencieux qui, comme lui, prenaient le chemin du nord-ouest du pays. Par la vitre, il a regardé s’éloigner la blancheur des maisons du port de Massawa, sa ville natale, et le scintillement de la mer Rouge. Du haut de ses 22 ans, il se disait en ce mois de juillet 2007 qu’il lui fallait en passer par là » pour servir sa patrie et épargner sa famille ». Lire aussi Article réservé à nos abonnés En Erythrée, vingt-cinq ans d’indépendance et autant de crimes contre l’humanité », selon l’ONU Comme lui, Estifanos a pris ce bus. Le trajet a duré une dizaine d’heures depuis Asmara, raconte-il en retraçant du doigt le voyage sur Internet. Il n’y a rien autour de Sawa, seulement une rivière, et des villages nomades. » C’était une autre année, depuis une autre ville, Senafe, mais le rituel est toujours le même depuis plus de vingt ans. De ce grand bus qui emmène les enfants de tout le pays à Sawa, chaque Erythréen, chaque Erythréenne garde un souvenir singulier. Le camp militaire, situé dans les basses terres de la région de Gash Barka, non loin du Soudan voisin, est la première étape obligatoire du service national que chaque citoyen scolarisé se doit d’accomplir. Aucune dérogation n’est possible, c’est valable pour les fils des ministres comme pour les autres, précise Estifanos. Sawa, c’est le début de l’enfer. » Embrigadement d’une population entière Réhabilité pour accueillir les recrues du service national en 1994, Sawa est un ancien camp d’entraînement du Front populaire de libération de l’Erythrée EPLF qui fut une base militaire durant la guerre entre Erythrée et Ethiopie. Après l’indépendance de mai 1993, l’EPLF a fait de Sawa le symbole de la renaissance de l’Etat-nation érythréen, le berceau d’une nouvelle génération de citoyens, les warsay, qui apprendraient lors de leur service militaire l’amour de la patrie et le sens du service. Lire aussi Atteinte aux droits de l’homme en Erythrée Le corps des témoins parle pour eux » Mais la toute jeune Erythrée change de visage en 2001 après la deuxième guerre avec l’Ethiopie 1998-2000, l’EPLF se métamorphose en un parti unique et autoritaire. En 2002, Sawa, l’ancien camp de l’armée victorieuse, devient le symbole du durcissement du régime. Alors que certains commencent à contester l’enrôlement des jeunes, une douzième année d’études est officiellement ajoutée au cursus scolaire érythréen, et ces ultimes mois d’études secondaires conduisent automatiquement les jeunes warsay dans la chaleur étouffante de Sawa. L’enrôlement des étudiants devenus soldats est le début d’une conscription à durée indéterminée. La menace éthiopienne » est brandie comme prétexte infaillible à l’embrigadement de la population entière. Mohammed-Ali a découvert Sawa à la tombée de la nuit. Tout le monde est descendu du bus, on s’est mis en file indienne, et ils nous ont fait mettre à genoux, mains derrière la tête, se souvient le trentenaire aux yeux soudain assombris. Puis ils ont constitué des groupes en séparant ceux qui se connaissaient. Moi j’ai été assigné au bloc 22, je ne connaissais personne, j’ai perdu tous mes amis. » Toujours rivé à l’écran de l’ordinateur, Estifanos fait défiler sur la carte les baraquements gris impeccablement alignés au milieu du désert. Ici, c’est la cafétéria ; là , l’hôpital ; ici, le baraquement des filles, et les champs de tir ; moi je dormais là , sur des lits superposés, avec mon équipe », souffle-t-il en désignant un bâtiment au toit cylindrique. Estifanos fixe intensément les images. Aucun étranger n’est autorisé à se rendre à Sawa, et l’emblème de l’endoctrinement de la jeunesse érythréenne se résume désormais pour lui à quelques kilomètres carrés de baraquements photographiés par des satellites. A Sawa, la peur et les brimades n’avaient rien de virtuel. Durant deux mois, les nouveaux conscrits découvrent un rythme de vie harassant. Réveillés dès l’aube au son des sifflets, nourris de lentilles bouillies et de thé, les étudiants-soldats sont astreints à marcher des heures, avec kalach, sans kalach », à s’entraîner au tir sur cible. Les repas sont pris en silence, les feux doivent être éteints dès huit heures. Malgré tout, avec mes nouveaux amis, on rigolait le soir dans le baraquement », se souvient Mohammed-Ali. Vêtu d’un sweat à capuche et d’une chemise en jean, il a des faux airs d’adolescent. “Qui rit ?” a hurlé le militaire de garde. Il nous a emmenés dehors, et de 22 heures à 4 heures du matin, on a dû rester agenouillés, les mains derrière la tête. A un moment on s’est même endormis comme ça tellement c’était dur. » Des jeunes filles asservies sexuellement Au-delà des rappels à l’ordre, les jeunes conscrits ont peur du pire, et le pire arrive. Beaucoup trop souvent. A la première erreur, ils te font courir trente minutes, et à la seconde ils te font courir durant deux heures, à midi, au moment où le soleil est le plus chaud, alors que tu t’entraînes depuis 5 heures du matin, décrit Mohammed-Ali. Ils peuvent aussi te frapper avec des bâtons, t’enduire d’eau sucrée pour que les insectes te piquent. Certains s’évanouissent et tombent malades, et ils ne te soignent pas “On croit aux entraînements, pas aux médicaments”, c’est ce qu’ils nous disaient. » Le discret Estifanos, lui, a toujours réussi à éviter les punitions. J’ai compris qu’il fallait se tenir tranquille, c’est la seule règle à retenir en Erythrée faire ce qu’on t’ordonne. » Lorsque la première session d’entraînement s’achève, deux à trois mois après leur arrivée, les jeunes soldats reprennent le chemin de l’école. Ils y sont pour six mois, mais toujours à Sawa. Comme tous les autres, Mohammed-Ali et Estifanos y travaillent l’examen final, l’équivalent du baccalauréat, unique sésame vers des études supérieures. Le résultat de l’épreuve définit la place dans la société militaire érythréenne à laquelle seront affectés les conscrits. Pour les meilleurs, une porte s’ouvre vers l’institut de May Nefhi, un des établissements d’enseignement supérieur régis par l’armée, tandis que les recalés rejoignent les casernes ou des postes subalternes. Mais, quels que soient les résultats obtenus et les vœux d’études émis, l’affectation finale des étudiants ne dépend pas de leur volonté. Leur sort, depuis qu’ils ont passé les portes du camp de Sawa, est entre les mains du gouvernement d’Asmara. Une échappatoire ? Les filles-mères n’étant pas admises à Sawa, beaucoup de jeunes filles choisissent donc le mariage et la maternité pour y échapper. Elles n’ont pour la plupart pas 18 ans, parfois beaucoup moins. Celles qui vont à Sawa ont de forts risques d’être exposées aux agressions sexuelles. Plusieurs sources ont témoigné au Monde de viols et d’asservissement sexuel de jeunes femmes à l’intérieur de ces camps, dont Sawa. Les soldats leur font croire qu’ils leur donneront des papiers pour le Soudan ou une permission pour voir leur famille et ils abusent d’elles », explique Estifanos, alors qu’un autre relate sa rencontre avec cette jeune femme en pleurs, devant son baraquement. Elle venait d’être agressée par un militaire. Lire aussi Nommer le totalitarisme érythréen et sortir de l’indifférence L’Erythrée est pourtant un pays qui a beaucoup fait pour l’éducation des jeunes filles et le droit des femmes, déplore Jennifer Riggan, anthropologue et auteur de The Struggling State. Nationalism, mass militarization and the education of Eritrea éd. Temple University Press, 2016, non traduit. Sawa vient freiner considérablement cet élan initié depuis vingt-cinq ans puisque beaucoup d’adolescentes renoncent à leurs études pour ne pas aller dans ces camps. » Et Mohammed-Ali de confier dans un sourire gêné Je n’épouserai jamais une fille qui a fait Sawa. » Ton existence appartient au gouvernement » Pourtant, aucune des personnes interrogées ne veut remettre en question l’existence du camp. Sawa incarne toute l’ambivalence érythréenne, l’histoire d’une nation qui a tant sacrifié pour obtenir son indépendance, analyse le chercheur David Bozzini, auteur d’En état de siège ethnographie de la mobilisation et de la surveillance en Erythrée éd. Université de Neuchâtel, 2011. Les gens ne remettent pas en cause le principe du devoir ni le nationalisme officiel, ils remettent en cause la réalité du service national avec tout ce que cela implique d’insécurité, de limitation des libertés, de frustration et de répression. » Ce service, dont Sawa est le prélude, commence dès la sortie du camp, sans laisser de répit aux étudiants-soldats embrigadés par le régime dictatorial d’Issayas Afeworki, au pouvoir depuis 1993. Quand j’ai quitté Sawa, il m’a semblé que je respirais de nouveau, se souvient Mohammed-Ali. Mais je n’étais pas libre, ça, non ! » Alors qu’il avait demandé de pouvoir suivre des études de sciences politiques, ses résultats à l’examen final l’envoient en sociologie. Il sera ensuite assigné à devenir professeur d’histoire, aux antipodes de ses ambitions de jeune warsay. A tous les âges de la vie, tu réalises qu’après Sawa tu n’auras pas de futur, analyse froidement Estifanos. Ton existence ne t’appartient plus, elle appartient au gouvernement. Tu peux devenir n’importe quoi, tu peux rester dans l’armée six mois comme dix ans, cela ne dépend plus de toi. » Lire aussi Aux abois, le régime érythréen bat le rappel de ses soutiens à Genève Sawa représente beaucoup plus aujourd’hui qu’un simple camp, explique Jennifer Riggan, qui a mené de nombreuses enquêtes de terrain en Erythrée jusqu’au milieu des années 2000. Les conditions de vie se sont améliorées et les enfants de la diaspora viennent chaque été y célébrer la fête nationale en présence d’Issayas Afeworki. Au fil des années, Sawa est devenu une vitrine du régime, mais pour les citoyens érythréens, cette vitrine est aussi le symbole de leur perpétuelle oppression. » Comme la jeunesse athénienne livrée chaque année au redoutable Minotaure dans le mythe grec, les jeunes Erythréens doivent trouver un moyen de sortir du labyrinthe. Pour Mohammed-Ali, cela a commencé au sein du camp. Wade Tikabo, un chanteur très connu, est venu donner un concert quand j’étais à Sawa, raconte-il. Sa chanson, “Yigarimena Allo”, veut dire “tu m’impressionnes”, mais nous, on a remplacé ses paroles par “Yimerina Alla”, qui veut dire “nous vivons une situation affreuse”. On l’avait inscrit dans le col de notre chemise, c’était notre seule façon de résister. » Lire aussi La vie et les rêves brisés des jeunes Erythréens Comme son frère et sa sœur avant lui, et comme un tiers de la population érythréenne, Mohammed-Ali a fini par trouver son fil d’Ariane et suivre le chemin de l’exil. Il a quitté l’Erythrée à pied, en pleine nuit, au risque de croiser des soldats qui ont ordre de tirer sur les déserteurs. Désormais réfugié politique à Paris, Mohammed-Ali n’a pas oublié Sawa. Ici, à chaque rencontre, les exilés se présentent en donnant leur année de leur passage dans le camp, comme un automatisme gravé dans leur chair. Agathe Charnet et Amaury Hauchard Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Découvrir les offres multicomptes Parce qu’une autre personne ou vous est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil. Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois ordinateur, téléphone ou tablette. Comment ne plus voir ce message ? En cliquant sur » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte. Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ? Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte. Y a-t-il d’autres limites ? Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents. Vous ignorez qui est l’autre personne ? Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.
alpha N artiste Natasha St-Pier titre Ce silence Les paroles de la chanson Ce silence »Natasha St-Pier J’m’enferme dans ma bulle, je n’regarde personne dans les couloirs de mon espritIl est déjà trop tard, il fait déjà si noir...On a essayé, réessayé, on est tombé, on s’est relevé comme dans toutes les histoiresD’amour sans moralité à la fin, et même à la fin, on a toujours encore un peu faim,et c’est là qu’on se fait mal, j’m’enferme dans ma bulleSur ma vie j’n’ai aucun contrôle, sur ta vie aucun contrôleJe glisse sur le monde qui m’entoure, c’est drôleDans le mal ou je me perds, dans le vide où je me noieBien sûr il y a mes guerres mais il y a surtout toiDans le noir des nuits trop claires, dans le silence de mes combatsLa solitude qui se resserre, des souvenirs qui ne meurent pasA ce silence, j’aurais préféré la violenceDes cris des pleurs pour moins de douleurTon indifférence m’est la pire des souffrancesA ce silenceSi tu pars je ne reste pasSi t’abandonnes, je baisse les brasSurtout ne m’en veux pas pour tout ce que je n’suis pasMais si t’avances, je viens vers toiSi tu m’entends, réponds-moiSans toi je ne prends pas cette vie construite pour moiA ce silence, j’aurais préféré la violenceDes cris des pleurs pour moins de douleurTon indifférence m’est la pire des souffrancesA ce silenceComme dans toutes les histoires d’amour sans moralité à la fin...J’m’enferme dans ma bulle, j’n’regarde personne dans les couloirs de mon espritIl est déjà trop tard. il fait déjà si noir...On a essayé, réessayer, on est tombé, on s’est relevé...J’m’enferme dans ma bulle...A ce silence, j’aurais préféré la violenceDes cris des pleurs pour moins de douleurTon indifférence m’est la pire des souffrancesA ce silence
Chut, chut… Les chairs tièdes des femmes étouffent les remous du monde. Chut… Tendez l’oreille… Entendez-vous ? Silence, il n’y a que du silence. Cette réponse est trop facile, vous ne cherchez pas. Silence, oui il y a du silence, mais avez-vous déjà tenté de décomposer le silence ? Prenez une aiguille et doucement, délicatement, soulevez les voiles, transpercez les ombres, crevez les mensonges et frappez les mœurs jusqu’à ce que la vérité vous poignarde, jusqu’à ce que vous manquiez de vous évanouir sous les cris des mots. Horreur, horreur il y a, mais devant la laideur des plaies de la charogne, ne vous épouvantez pas, ou du moins, si cette scène vous répugne, ne vous contentez pas de détourner le regard. mais enfin celle qu’on a vue celle qu’on a sentie les jambes en l’air la puanteur si forte celle qui a failli vous faire défaillir sur l’herbe vous crûtes vous évanouir Silence, silence… Vous l’entendez à présent. Vous l’entendez parce qu’elle existe. Elle est là . Vous l’avez vue, il est trop tard. Maintenant, vous devez aussi l’entendre. Je serais tentée, pour vous distraire un instant, de déposer à vos pieds un moineau qui sautille joyeusement dans l’herbe désaltérée par la rosée du printemps. Je serais tentée de vous proposer une illusion de chant allègre de vie pour vous aider à faire face à cette vision de la souffrance en putréfaction. Mais l’odeur est trop forte, même l’imagination ne peut plus nous permettre d’innocemment y échapper. Alors, poursuivons. Vous vous demandez peut-être ce qu’il y a derrière cette charogne, qui était cet être qui a pu ainsi finir sa vie en souffrance, si visiblement à l’insu de tous. Enfoncez un peu plus loin l’aiguille, percez le mystère, les voiles qui cachent ce que vous ne savez pas. Derrière la souffrance, il y a souvent de la colère parce que la souffrance ne se justifie pas la petite soeur est en train de mourir ». Voilà , vous y êtes presque. Ne fermez pas les yeux, ne détournez pas le regard ! Vous devez la voir, vous lui devez bien cela. Vous ne lui avez rien fait, c’est exact, mais si vous ne faites rien, si vous l’oubliez, vous êtes comme les autres, vous êtes comme ceux qui l’ont détruite, comme ceux qui l’ont décomposée. Si vous ne faites rien, vous vous intégrez à l’indifférence, or l’indifférence est le poison qui l’a laissée là il articule Je ne sais pas de qui vous m’entretenez. Il ose dire Ce prénom ne me rappelle rien. » De la colère donc, je vois de la colère. Tu la vois aussi ? Non, ne t’enfuis pas, s’il te plait ne t’enfuis pas. Laisse ton estomac se resserrer, tes mains trembler, tes larmes couler. Je t’en prie reste là , pour elle, pour toi. Tous les autres sont partis. Le poids de leur silence pèse sur la colère. Cette femme que tu vois là n’a plus supporté ce poids. Elle a couru pour rattraper les faiseurs d’anges, elle a frappé pour venger l’indifférence. À pourchasser l’ombre elle s’est perdue dans le noir. elle déniche ceux dont on lui a dit il a frappé il a abandonné il a tué une amie qui était comme une sœur. Elle les déniche pour qu’ils meurent avec l’objet en eux. Elle apprend comment, de la griffe fine, offrir une mort brève mais écarlate. Ne la juge pas, pas tout de suite. C’est trop facile. Tu la jugerais pour pouvoir t’en détacher, pour pouvoir regarder ailleurs. Apprends, apprends que des femmes souffrent et que c’est révoltant… et puis révolte-toi. Si tu ne te révoltes pas, elle n’est pas là . Décomposée est le premier roman à destination des adultes de Clémentine Beauvais, mais elle est déjà connue de la scène littéraire pour sa littérature jeunesse. Ce roman en vers libres concis et engagé est publié aux éditions L’Iconoclaste, dans la collection L’Iconopop. N’hésitez pas à vous le procurer !